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Entretien avec Jason Tré : « Je me sens comme s’il m’était rien arrivé »

La première moitié de saison Rouge & Jaune n’aura pas été simple sur le plan sportif, avec une 16ᵉ place au championnat, synonyme de premier relégable. Malgré cela, il y aura tout de même eu des motifs de satisfaction durant ces premiers mois de compétition, notamment avec le retour aux affaires de Jason Tré, éloigné des terrains pendant plus de six mois à la suite d’une rupture du tendon d’Achille survenue en février dernier. Nous avons pris le temps d’échanger avec lui afin de recueillir son ressenti et ses impressions sur une année intense pour l’arrière droit léopard.

Jason, pour commencer, remettons un peu de contexte. Tu es arrivé à QRM à l’intersaison 2024. Tu as disputé une quinzaine de matchs, au cours desquels tu t’es imposé comme une vraie option pour l’équipe sur le côté droit. Comment as-tu vécu, de ton point de vue, cette première partie de saison avec le club avant ta blessure ?

Jason : C’était une première partie de saison mitigée. On avait connu un départ poussif, avec un vrai retard à l’allumage. Ensuite, on avait réussi à redresser la barre grâce à une bonne série de matchs sans défaite. On peut quand même dire qu’avant ma blessure, on avait tendance à alterner entre le bon et le moins bon.

Concernant ta blessure, elle survient fin février : une rupture totale du tendon d’Achille. Un moment évidemment difficile pour toi. Quel était ton état d’esprit dans les premières heures et les premiers jours après le verdict ? Est-ce que tu as tout de suite su que c’était quelque chose de grave ?

Jason : Honnêtement, sur le coup, comme je n’avais jamais eu de blessure grave, je ne me rendais pas vraiment compte. En revanche, quand j’ai vu que je n’arrivais pas à me relever, je me suis dit que c’était peut-être sérieux. Direction ensuite l’hôpital, où j’ai été pris en charge et où l’on m’a très vite annoncé qu’il s’agissait d’une rupture du tendon d’Achille nécessitant une opération.

Comment je l’ai vécu ? Difficilement, vraiment comme un coup dur. Notamment parce qu’avant cette saison, j’avais déjà passé un an sans club après mon départ du Red Star, et je comptais sur ma signature à QRM pour me relancer, pour donner un nouveau souffle à ma carrière. Arrivé en février, je pensais pouvoir enchaîner les matchs, et ce coup dur est arrivé. Ça a été difficile, mais je suis vite passé à autre chose et je me suis focalisé sur ma rééducation et sur mon retour sur les terrains.

Tu as été écarté des terrains jusqu’en septembre dernier, soit environ six mois et demi, alors qu’on t’annonçait une absence proche d’un an. Comment s’est passée ta rééducation ? Quels ont été les hauts, les bas et les différentes choses que tu as mises en place avec le staff médical pour revenir aussi vite ?

Jason : Pour commencer, je tenais à remercier le club, qui m’a vraiment soutenu dans toutes mes démarches. J’ai débuté le travail au centre Les Herbiers, à Bois-Guillaume, où tout s’est très bien passé. Ensuite, j’ai effectué la deuxième étape de ma rééducation à Capbreton, où j’ai pu faire mon retour sur un terrain, courir, etc. Et c’est vrai que tout est allé très vite. On m’avait annoncé une durée comprise entre huit et douze mois et, au final, au bout de six mois et demi, je m’entraînais déjà avec les pros.

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Jason lors de son retour face à Sochaux le 21 octobre.

Question qui découle un petit peu de ce que tu viens de nous dire, côté sensations, comment tu te sens physiquement aujourd’hui, maintenant que la blessure est derrière toi ?

Jason : Franchement, c’est comme si je n’avais jamais rien eu ! J’étais très bien revenu, notamment contre Sochaux, puis j’ai enchaîné quatre matchs d’affilée, donc c’était super. Malheureusement, contre Oissel, je me fais une élongation qui ne m’a pas permis d’enchaîner comme je l’aurais voulu. J’ai toutefois pu disputer le derby vendredi dernier avant les vacances, donc je commence à reprendre le rythme petit à petit.

Côté sensations, je me sens vraiment bien. Je n’ai pas d’appréhension à l’idée de me blesser de nouveau, comme cela peut parfois arriver, donc c’est que du positif.

A ton retour, après presque 7 mois sans jouer, tu retrouves un groupe très différent de celui que tu as connu ici l’année dernière. Comment ça s’est passé ? Sportivement bien sûr mais aussi socialement. 

Jason : Mon intégration s’est bien passée. Je connaissais déjà les coéquipiers qui étaient là la saison passée, donc je me suis fondu dans la masse, si je puis dire. Et le fait de ne pas être sur le terrain m’a permis de mieux connaître les nouveaux à l’intérieur du vestiaire.

Aujourd’hui, comme tu le sais, le groupe est très jeune. À 27 ans, tu as déjà vécu plus de choses que la plupart des joueurs de l’équipe. Est-ce que tu utilises cette opportunité pour t’affirmer en tant que leader ?

Jason : Bien sûr, j’essaie ! Le peu de vécu que j’ai pu acquérir au cours de ma carrière, j’essaie de le transmettre aux plus jeunes. Le but, c’est de rester dans la bienveillance et le respect, pour que cela profite à l’équipe.

Pour conclure, parlons un peu du futur. Il reste une quinzaine de matchs à jouer et l’équipe se trouve dans une situation sportive compliquée. Comment vivez‑vous cela au sein du groupe, et quelle est, pour toi, la manière de changer les choses afin de faire mieux après la trêve ?

Jason : Oui, c’est une période assez compliquée et loin d’être idéale. Aujourd’hui, on joue le maintien, et ce n’est pas ce que nous voulions au départ. On aurait pu, et on se doit de, faire mieux. C’est ce que je dis aux gars : il faut rester soudés dans les moments difficiles, c’est là qu’on voit la véritable âme d’une équipe. Continuer à se battre, à travailler et à s’entraîner, et sortir de cette situation délicate par nos actes sur le terrain, tout simplement. Donner le meilleur de nous-mêmes à chaque rencontre : on sait que nous avons du potentiel, maintenant il va falloir continuer le travail et ne surtout jamais baisser les bras.

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