Portrait du meilleur joueur amateur du XXe siècle doté d’une patte gauche magique qui l’emmènera jusqu’en Équipe de France. Horlaville fait partie de la génération dorée de l’US Quevilly qui régna sur le football amateur tout au long des années 60, aux côtés entre autres de Michel Delafosse, Michel Parmentier et Bernard Soenen.
Ouvrier à la raffinerie de Petit-Couronne, couramment appelée « la Shell », Daniel Horlaville est un joueur prometteur, qui déjà honore des sélections en espoirs sans passer professionnel, satisfait de sa situation professionnelle et familiale.
En 1967, l’US Quevilly est champion de France amateur pour la quatrième fois, Horlaville décrira ce titre comme le plus grand moment de sa carrière « Ce qui marque pour un footeux, c’est le premier titre ». Il est alors Meilleur joueur du championnat amateur et de l’équipe de France amateur.
Lors de l’édition 1967-1968 de la Coupe de France, l’USQ élimine l’Olympique Lyonnais, tenant du titre, en 1/8 de finale. Puis en 1/4 de finale, c’est un autre club professionnel qui tombe : Dunkerque pensionnaire de Division 2. L’aventure se termine en demi-finale face à Bordeaux sur une défaite 2 buts à 1 après prolongations sur terrain neutre.
La saison termine en apothéose avec un billet pour le Mexique où il va disputer les Jeux Olympiques de 1968. Preuve de l’effectif exceptionnel cette saison, deux autres Quevillais font partie des appelés : Michel Delafosse et Michel Parmentier. Après les J.O Horlaville est contacté par Sedan pour jouer en 1ère division et passer professionnel mais il décline l’offre et reste à l’USQ dans le championnat amateur.
Le 30 avril 1969 contre la Roumanie, Daniel Horlaville honore sa première sélection officielle : « J’ai d’abord eu une sélection contre le Real de Madrid en match amical mais elle n’est pas officielle. J’ai eu quatre sélections en tout, mais une seule est officielle. »
Aujourd’hui, le club honore sa mémoire et une partie de son stade lui est consacrée, la tribune Daniel Horlaville.
À l’occasion du centenaire de l’US Quevilly, l’ex Jaune et Noir racontait son attachement et ses succès au sein de son club formateur :
« Après neuf années passées au club, de 1962 à 1971, de nombreuses anecdotes me reviennent en mémoire, mais la plus marquante pour moi fut ma première sélection en équipe de France A professionnelle contre le Real Madrid au Parc des Princes.
L’équipe première de l’U.S. Quevilly disputait alors un championnat de CFA, rencontrant des clubs comme Saint-Quentin ou Dieppe, avec deux entraînements par semaine, à l’aube, avant d’aller pointer et enfiler le bleu de travail. Imaginez ma surprise lorsque Guy Lelong, dirigeant de l’équipe première, cadre de l’entreprise, vint m’apporter à l’atelier un télégramme annonçant ma sélection pour le mercredi suivant en équipe de France A. Je croyais encore à une farce, habituelle dans l’entreprise.
Une fois encore, l’US Quevilly se démarquait des autres clubs… »