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QRM, West Ham, le foot féminin : les confidences de Viviane Asseyi

Fière ambassadrice de la section féminine de QRM, qui porte son nom, Viviane Asseyi nous a accordé un entretien exclusif. Internationale française et joueuse passée par de très grands clubs, évoluant aujourd’hui sous les couleurs de West Ham, elle est une véritable source d’inspiration pour l’ensemble de nos joueuses. Au cours de cette interview, découvrez le regard qu’elle porte sur nos Rouge & Jaune, ainsi que sa vision du développement du foot féminin. Encore un grand merci à Viviane pour le temps qu’elle nous a accordé, et qu’elle nous consacre dès qu’elle nous rend visite au Stade Lozai.

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Crédits photos : West Ham United

“ N’importe quel club qui crée sa section féminine, ça me fait plaisir pour le foot féminin. Mais évidemment, je suis de Quevilly, la section porte mon nom, donc c’est une fierté. ”

Viviane, avant toutes choses, comment vas-tu ? Comment s’est passée ta saison à West Ham ?

V.A. : Je vais bien, merci. Ça fait plaisir d’avoir des vacances. Enchaîner la dernière Coupe du Monde puis le championnat derrière, ça a été très long, épuisant. La saison avec West Ham n’a pas été à la hauteur de ce que l’on imaginait…

Effectivement, vous avez terminé onzièmes des douze équipes engagées dans votre championnat. Comment l’as-tu vécu à titre individuel ?

V.A. : C’est frustrant, on n’a pas su tuer nos matchs. Il y a plein de matchs que l’on aurait pu gagner si on avait été efficaces. D’autant que l’on sentait bien que nos adversaires nous craignaient, ce qui veut dire beaucoup de choses. Je pense que ce n’est pas ce que l’on méritait, mais c’est le football.

Ta prolongation vient d’être annoncée. Toi qui a désormais 30 ans, comment envisages-tu la suite et fin de ta carrière ? Penses-tu déjà à l’après ?

V.A. : Je suis quelqu’un qui vit au jour le jour, on ne sait pas de quoi demain est fait. Je ne me prends vraiment pas la tête avec ça. Bien sûr, j’ai quelques idées, j’ai même déjà quelques opportunités. Ça viendra quand ça viendra. Pour l’instant, je pense que ce n’est pas l’heure de penser à ça.

Un retour en France est-il envisageable ?

V.A. : Je ne ferme la porte à personne, d’ailleurs j’aurais pu rentrer en France dès cette année. C’est un choix personnel. Je suis bien là où je suis en ce moment. Après, on sait jamais. J’ai toujours dit que j’allais jamais aller jouer en Allemagne, je me suis retrouvée au Bayern Munich. Je me suis toujours dit que j’irais un jour jouer en Espagne, je n’y ai jamais joué… Donc je vis au jour le jour !

Tu es née à Mont-Saint-Aignan, mais aussi et surtout ambassadrice de la section féminine de QRM. Comment as-tu appris la montée en D3F de notre équipe première ? Qu’as-tu ressenti ?

V.A. : Je l’ai appris sur les réseaux sociaux. Je fais le maximum pour suivre le plus possible, même si c’est difficile avec le foot et mon rythme de vie actuel. Je suis contente parce que je suis tout ça depuis le début. D’ailleurs, n’importe quel club qui crée sa section féminine, ça me fait plaisir pour le foot féminin. Mais évidemment, je suis de Quevilly, la section porte mon nom, donc c’est une fierté. J’espère et je suis sûre qu’elles vont continuer de monter, c’est juste une étape.

On te voit très active sur les réseaux sociaux des féminines, tu es bien évidemment attachée au club. Trouves-tu le temps d’échanger avec certaines personnes de l’Association pour te tenir au courant des actualités ?

V.A. : J’étais encore à Lozai il y a trois jours, avec ma mère. On est venues au club pour prendre des nouvelles. J’ai croisé le coach Chekkal et Thomas Tiarci. C’est important de garder le contact. En l’occurrence, c’est surtout ma mère qui le garde puisqu’elle habite sur place, elle fait le relai avec moi. Je suis ouverte quand on me parle, et je fais au mieux, mais c’est vrai que j’ai beaucoup de choses à faire avec le foot. Dès que j’ai le temps, je me mets à fond derrière les filles.

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“ On sent qu’on est bien plus considérées. Les personnes qui ne s’intéressaient pas au foot féminin commencent à nous regarder, et il y a de plus en plus de jeunes joueuses dans les clubs. ”

Maintenant que les filles sont en D3F, il va nécessairement falloir qu’elles élèvent leur niveau. Avec ton expérience de joueuse internationale, ayant évolué dans de grands clubs, quels conseils aurais-tu à leur donner pour franchir un nouveau cap ?

V.A. : Déjà, ne pas se prendre la tête. Ça ne reste que du football. Si les filles jouent, c’est avant tout pour leur plaisir personnel, il ne faut jamais l’oublier. Maintenant, c’est sûr que ça demande beaucoup de travail, il faut avoir un gros mental. Elles l’ont probablement déjà, arriver en D3 n’est pas facile. Je pense qu’il faut continuer de travailler, poursuivre les efforts, et avoir de l’ambition. Je suis sûre qu’elles veulent encore monter, en D2 et pourquoi pas en D1. Ça serait bien pour le club comme pour les filles. En tout cas, Youcef est quelqu’un d’ambitieux. Je l’ai senti quand j’ai parlé avec lui. Il a fait du bien au club, rien que ce qu’il a fait cette année est incroyable.

Te concernant, dans quels domaines estimes-tu avoir le plus progressé depuis le début de ta carrière ?

V.A. : Je dirais le mental, même si j’en ai toujours eu puisque j’ai fait Clairefontaine. Ce n’était pas facile de quitter mes parents à 14 ans, tout le monde ne fait pas ça. Tout mon football a changé, je faisais des erreurs que je ne fais plus maintenant. Je continue d’apprendre tous les jours.

Clôturons cet échange par une ouverture sur l’évolution du football féminin à l’échelle internationale. Il y a de plus en plus d’engouement autour de la discipline, de nombreux médias se sont mis à en parler. Est-ce que cela a eu un impact sur votre quotidien ? Quelles sont selon toi les prochaines étapes à franchir ?

V.A. : J’ai vu ce qui a été fait en France avec la Première Ligue – ex D1 Arkema – je trouve ça bien. Je suis sûre qu’ils peuvent faire encore plus. Le fait que la Ligue soit professionnelle, c’est déjà quelque chose de fort. Il y a encore beaucoup de choses à faire. Ça passe par la communication, amener du monde dans les stades, donner envie aux gens de venir voir du foot féminin. Ça a déjà bien évolué ces dernières années. Je ne me fais pas de soucis pour ce qui se fait en France, je pense qu’ils mettent tout en place pour continuer de progresser.

C’est vrai que le foot féminin prend, à juste titre, de plus en plus de place dans notre société…

V.A. : On sent qu’on est bien plus considérées, chez nous comme à l’étranger. Les grandes compétitions comme la Coupe du Monde en France, l’Euro en Angleterre et dernièrement le Mondial en Australie y ont contribué. Les personnes qui ne s’intéressaient pas au foot féminin commencent à nous regarder, et il y a de plus en plus de jeunes joueuses dans les clubs. C’est un tout. Les fédérations donnent plus de moyens aux clubs comme aux équipes nationales, les mentalités ont évolué. Quand je vois ce qui se fait en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, même en Italie, je suis sûre que ce n’est que le début. Tout le monde s’y met !

La section féminine possède ses propres réseaux sociaux, sa page Facebook et son Instagram que nous vous encourageons à suivre pour ne rien manquer de leurs actualités.

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