À la tête de notre équipe première féminine depuis fin janvier, Thibault a accepté de nous raconter ses débuts à QRM. Breton d’origine, le coach de la D3F fait face à des défis inédits dans sa jeune carrière. Ses réponses, authentiques et sincères, sont à l’image de son caractère bienveillant. Découvrez ses réponses.
Thibaut a dirigé son premier match à domicile sur le banc de la D3F face à Bréquigny le 2 mars dernier
Qu’est ce qui t’a poussé à devenir entraîneur et comment as-tu débuté ?
Je suis devenu entraîneur très tôt, à l’âge de 13 ans, suite à une blessure à la hanche m’empêchant de jouer au foot. Je me suis donc orienté vers le coaching et l’arbitrage pour rester dans le foot. De là, j’ai commencé à entraîner les tous petits garçons, à passer mes diplômes jusqu’à devenir entraîneur d’une jeune équipe féminine. J’ai commencé par découvrir ce métier, m’y suis formé au fur et à mesure. L’expérience que j’ai acquise m’a permis d’atteindre le foot à 11, avec une équipe seniors féminine.
Qu’est ce qui t’a motivé à accepter le projet QRM ?
Il m’a été proposé à Noël 2024, par l’intermédiaire de Quentin Savéan, le responsable de la section féminine. On se connaissait déjà depuis deux ans. Alors, logiquement, on échangeait sur nos projets respectifs, QRM le concernant, Saint-Malo pour ma part. On souhaitait travailler ensemble depuis un petit moment. Puis il y a eu cette opportunité d’entraîner la D3F qui s’est présentée. Il m’a parlé du projet club de QRM et ça m’a motivé et intéressé. Aussi parce que j’ai toujours eu un intérêt prononcé pour le foot féminin et qu’il occupe une place importante ici. Tout cela m’a donné envie de venir. J’ai ensuite pu échangé avec les entraîneur(e)s déjà en place. Ils m’ont présenté le projet sportif et le projet de jeu. En discutant avec Thomas Tiarci, le directeur technique de l’Association, on semblait être en phase sur ce que l’on voulait, sur nos ambitions pour cette équipe. Au bout de tous ces échanges, on a signé fin janvier.
Raconte-nous ton intégration au sein du club ? Comment te sens-tu ici ? (Club, région, vie extérieure…)
Mon intégration s’est très bien passée. Grâce à plusieurs facteurs ; toutes les personnes qui travaillent au club m’ont bien accueilli, que ce soient les salariés, les bénévoles, les éducateurs et éducatrices… Tout s’est fait naturellement avec le staff ; Lisa, adjointe et préparatrice physique, Michel préparateur mental, Eléonore kiné et Fred entraîneur des gardiennes. Ils m’ont vraiment bien intégré avec beaucoup d’échanges et de communication. On met nos compétences au service des joueuses, avec qui le courant est tout de suite bien passé. Tout cela a facilité mon arrivée au club. J’ai pris le temps d’avoir des échanges individuels et collectifs. Le club m’a aidé et permis de trouver un appartement facilement. Avoir son propre logement permet de se sentir chez soi. Je profite de cet entretien pour remercier le club, qui m’a hébergé à l’hôtel les trois premières semaines. Cela m’a évité de faire les allers-retours entre Saint-Malo et Rouen.
Depuis ton arrivée il y a six semaines, quel bilan tires-tu sur le plan sportif ? (Tes satisfactions, les résultats..)
Le bilan sportif est plutôt satisfaisant : 2 victoires, 1 défaite et 1 nul, en comptant la qualification en demi-finale de Coupe de Normandie le week-end dernier. C’est positif à la fois sur le plan comptable et sur la manière. Le projet de jeu commence à se mettre en place, c’est de bon augure sur les prochains matchs.
Il reste neuf journées de championnat, le classement est serré, as-tu fixé des objectifs à ton équipe ?
Effectivement, c’est très serré, de la 4ème à la dernière place. On veut regarder devant. Avec le contenu que l’on a proposé sur les derniers matchs, face à des adversaires qui étaient au-dessus de nous, c’est positif. L’objectif au niveau comptable est de prendre le même nombre de points – voire mieux – que sur la phase aller. Sachant qu’avant d’entamer les matchs du retour, nous n’étions pas dans les trois dernières places, qui sont synonymes de relégation en R1.
Comment travailles-tu au quotidien avec tes joueuses pour leur faire adopter ta vision du jeu et ta philosophie d’entraînement ?
Depuis six semaines, le plus important a été de travailler avec les valeurs du groupe, en mettant en place le projet de jeu petit à petit. Il a aussi fallu que je m’adapte au club et à l’effectif, tout en apportant ma pierre à l’édifice. J’ai un lien permanent avec mon équipe, que ce soit individuel ou collectif, pour leur transmettre mes demandes sur le système de jeu, les animations défensives et offensives. On travaille aussi en salle, avec des schémas et la vidéo, pour faciliter la mise en place sur le terrain.
Avec un effectif composé à la fois de joueuses expérimentées et de jeunes talents, comment arrives-tu à gérer l’équilibre dans l’équipe ?
L’effectif à ma disposition est riche et varié, avec des joueuses d’expérience et des jeunes joueuses, qui viennent notamment du groupe U18. Ce mélange est vraiment très enrichissant, tout le monde se tire vers le haut, apporte aussi bien humainement que sportivement. C’est bénéfique à l’ensemble de l’équipe, on va dans le même sens pour aller chercher les objectifs que l’on s’est fixés. On aura besoin de tout le monde jusqu’à la fin de la saison, il faut garder cet état d’esprit positif.
Si tu devais décrire le groupe en trois mots, quels seraient ils ?
Pour décrire un groupe en trois mots, c’est jamais facile… Je dirais : exigeant, déterminé, extraordinaire.
Les deux premiers, c’est tout simplement ce que je vois au quotidien, sur et en dehors du terrain. Et extraordinaire car ce groupe vit bien, très bien même, encore plus sur les quinze derniers jours avec les résultats positifs que l’on a obtenus.
Pour finir, sortons un peu de QRM… As-tu des modèles dans le football professionnel, des entraîneurs qui t’inspirent ?
Je suis beaucoup le football en général, féminin comme masculin, il y évidemment des entraîneurs qui m’inspirent. Mais le plus important pour moi est de me faire ma propre vision de jeu, ma propre philosophie. Ceux me fascinent à l’heure actuelle, parce qu’ils proposent du beau football et diffusent de vraies valeurs, ce sont Luis Enrique et Pep Guardiola. Pour moi, le football, c’est une passion, un plaisir. Il faut faire vivre ces deux mots à travers le jeu.